Laine de verre ou laine de roche : guide comparatif complet pour une isolation réussie

Mise à jour de l’article : 13 mars 2025

Vous vous apprêtez à isoler votre maison et vous voilà face au grand dilemme : laine de verre ou laine de roche ?

Ces deux matériaux, largement recommandés par les professionnels, présentent des caractéristiques similaires mais aussi des spécificités importantes qui peuvent faire toute la différence dans votre projet d’isolation.

L’une est plus légère et économique mais plus irritante, l’autre plus dense et performante en été mais plus onéreuse. Face aux nombreux avis contradictoires sur internet, nous allons démêler le vrai du faux dans ce guide comparatif. 

Comparatif Synthétique

CritèresLaine de VerreLaine de Roche
🌍 CompositionFabriquée avec 80% de verre recyclé, sable, et fondants.Issue de basalte fondu et dolomite, reproduisant un processus volcanique.
🔥 Résistance au FeuClassement A1 (incombustible), ne dégage pas de fumées toxiques.Classement A1, résiste jusqu’à 1000°C, idéale pour les applications coupe-feu.
🏠 Applications OptimalesCombles perdus (soufflage) et cloisons légères pour sa souplesse et sa légèreté.Toitures et murs en béton pour sa densité et sa stabilité dimensionnelle.
🎧 Isolation PhoniqueExcellente absorption des résonances dans les fréquences moyennes.Supérieure pour les basses fréquences et les bruits d’impact grâce à sa densité.
❄️ Performance ThermiqueLambda de 0,030 à 0,040 W/m.K, légèrement plus performant à épaisseur égale.Lambda de 0,033 à 0,044 W/m.K, nécessite une épaisseur supplémentaire de 5 à 10% pour des performances égales.
💰 Coût Moyen5 à 20 €/m², économique et rapide à poser.10 à 25 €/m², installation plus longue mais durable et robuste.
🌱 Impact EnvironnementalFaible empreinte carbone (9 kgCO2/m²), intégrant jusqu’à 80% de verre recyclé.Empreinte plus élevée (46 kgCO2/m²), mais recyclable en fin de vie.
🕒 DurabilitéDurée de vie de 50 ans avec un tassement inférieur à 1%.Durée de vie similaire, meilleure résistance mécanique sous charge.

Sommaire

Quelle est la composition de ces laines minérales ?

Laine de verre ou laine de roche

La laine de verre : du sable au matériau isolant

Le processus de fabrication de la laine de verre repose sur un mélange précis composé jusqu’à 80% de verre recyclé (calcin) issu des filières de recyclage, complété par du sable et des fondants comme le calcaire et la dolomie.

Cette composition verrière subit une transformation à 1400°C dans des fours spécialisés. Le verre en fusion s’écoule ensuite par gravité vers des assiettes de fibrage où, sous l’action de la force centrifuge, les fibres de verre se forment avec un diamètre contrôlé.

Un liant est pulvérisé sur ces fibres encore chaudes pour créer la structure finale du matelas isolant. Cette technique de fibrage, brevetée et perfectionnée depuis 1938 par Russell Games Slayter, permet aujourd’hui d’obtenir des performances thermiques optimales avec une conductivité atteignant 0,030 W/m.K.

La laine de roche : des roches volcaniques à l’isolant

La nature nous a inspiré la création de la laine de roche grâce aux filaments volcaniques observés sur le Kilauea à Hawaï, surnommés « cheveux de Pélé ». Le basalte, roche volcanique noire, constitue la matière première principale de cet isolant.

Le processus industriel reproduit l’activité volcanique en fondant le basalte à 1500°C, accompagné de dolomite et de laitier de haut fourneau. Cette masse en fusion est ensuite projetée sur des roues en rotation rapide qui la transforment en fibres minérales ultrafines.

Un liant organique vient assembler ces fibres, créant une structure alvéolaire unique où la silice représente 40 à 45% de la composition finale. Cette architecture particulière confère à la laine de roche ses propriétés caractéristiques.

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Quelle laine est la plus performante thermiquement ?

Comparaison des valeurs lambda et résistance R

La conductivité thermique, exprimée par le coefficient lambda, révèle des différences subtiles entre nos deux matériaux. La laine de verre affiche un lambda entre 0,030 et 0,040 W/m.K, tandis que la laine de roche se situe entre 0,033 et 0,044 W/m.K.

La résistance thermique R, calculée en divisant l’épaisseur par le lambda, détermine la performance réelle de l’isolation. Pour une même épaisseur de 100 mm, une laine de verre standard (lambda 0,035) atteint un R de 2,85 m².K/W, contre 2,70 m².K/W pour une laine de roche équivalente.

Cette légère différence signifie qu’à performance égale, la laine de roche nécessite généralement une épaisseur supplémentaire de 5 à 10% pour atteindre la même résistance thermique que la laine de verre.

Laine de verre ou laine de roche

Comportement face à l’humidité et au pare-vapeur

Les deux laines minérales sont naturellement résistantes à l’humidité mais nécessitent des précautions différentes. La laine de verre retrouve ses propriétés après séchage en cas de mouillage accidentel, tandis que la laine de roche, plus dense, offre une meilleure résistance initiale à l’eau.

La présence d’un pare-vapeur s’avère souvent indispensable pour protéger ces matériaux. Du côté chauffé de la paroi, une membrane avec un Sd supérieur à 18m garantit une protection optimale contre la condensation. Cette barrière devient particulièrement cruciale dans les pièces humides ou les combles aménagés.

Pour une isolation durable, le choix du pare-vapeur doit s’adapter au type de laine et à l’environnement. Dans les climats de montagne par exemple, une membrane haute performance s’impose systématiquement.

Performance acoustique : un match serré

Isolation phonique : avantages de chaque matériau

En matière d’acoustique, les deux laines minérales affichent des performances remarquables, avec un indice d’affaiblissement acoustique pouvant atteindre 45 dB. La laine de roche, grâce à sa structure enchevêtrée plus dense, excelle particulièrement dans l’absorption des bruits d’impact et des basses fréquences.

La laine de verre, quant à elle, se distingue par sa capacité à réduire les résonances dans les pièces grâce à sa structure plus souple. Un panneau standard de 45 mm permet déjà d’absorber jusqu’à 75% des ondes sonores dans les fréquences moyennes, idéal pour les cloisons entre pièces.

Pour une isolation phonique optimale, la densité du matériau n’est pas le seul critère déterminant. Le principe masse-ressort-masse, combinant plaques de plâtre et laine minérale, s’avère plus efficace qu’une simple augmentation de l’épaisseur d’isolant.

Laine de verre ou laine de roche

Les meilleures applications pour l’acoustique

Pour les studios d’enregistrement et les salles de spectacle, la structure alvéolaire de la laine de roche s’impose naturellement. Sa forte densité permet une absorption optimale des basses fréquences, essentielles dans ces environnements professionnels.

Les logements collectifs bénéficient particulièrement des panneaux de laine de verre en cloisons séparatives. Cette solution, plus légère et économique, offre un excellent compromis pour l’isolation entre appartements, notamment dans les immeubles neufs.

Les bureaux en open space requièrent une approche mixte : laine de roche en plafond pour absorber les bruits descendants, combinée à des panneaux de laine de verre en cloisons mobiles pour la flexibilité des espaces de travail.

Sécurité et résistance au feu

Comportement des laines minérales face au feu

La sécurité incendie est un atout majeur des laines minérales. La réglementation européenne leur attribue la meilleure note possible avec un classement A1, attestant leur caractère totalement incombustible.

Voici les principales caractéristiques de résistance au feu de ces isolants :

  • La laine de roche conserve sa structure jusqu’à 1000°C, ce qui explique son usage fréquent dans les systèmes coupe-feu
  • La laine de verre ne propage pas les flammes et ne dégage aucune fumée toxique en cas d’incendie
  • Les deux matériaux offrent une protection passive efficace
  • Un mur standard avec 100 mm de laine minérale résiste au feu pendant environ 60 minutes

Cette résistance exceptionnelle au feu fait des laines minérales des alliées précieuses pour la sécurité des bâtiments, offrant un temps d’évacuation crucial en cas d’incendie.

Laine de verre ou laine de roche

Durabilité et durée de vie des deux matériaux

Les tests en laboratoire démontrent une stabilité remarquable des laines minérales dans le temps. Une installation correctement réalisée conserve ses propriétés isolantes pendant 50 ans en moyenne, avec un tassement négligeable inférieur à 1% sur cette période.

La structure de la laine de roche, plus rigide, lui confère une meilleure résistance mécanique face aux contraintes physiques. Les panneaux maintiennent leur forme initiale même sous forte compression, un atout majeur pour les applications en toiture-terrasse où la charge peut atteindre 30 kPa.

La laine de verre compense sa plus grande souplesse par une excellente adaptabilité aux mouvements du bâti. Sa composition riche en silice la rend particulièrement résistante aux attaques des insectes et des rongeurs, garantissant une durabilité optimale dans les combles et les cloisons.

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Prix et rapport qualité-prix

Comparatif des prix au m² et de l’installation

Le marché actuel révèle un écart significatif entre nos deux matériaux : la laine de verre s’affiche entre 5 et 20€ le m², contre 10 à 25€ pour la laine de roche. Cette différence s’explique notamment par des processus de fabrication distincts.

La densité supérieure de la laine de roche nécessite une pose en deux couches croisées, augmentant le temps d’installation et donc le coût de main-d’œuvre. Un chantier type requiert 30% de temps supplémentaire comparé à la laine de verre, qui peut être déroulée en monocouche.

Les matériaux annexes comme le pare-vapeur ou les systèmes de fixation représentent un investissement comparable pour les deux solutions. Mais la laine de roche, plus rigide, facilite la découpe précise et réduit les chutes, compensant partiellement son prix plus élevé.

Retour sur investissement à long terme

Les performances thermiques supérieures de ces deux isolants se traduisent par des économies substantielles sur la facture énergétique. Un foyer moyen peut réduire sa consommation de chauffage de 25 à 30% grâce à une isolation optimale des murs et des combles.

La laine de roche, malgré son investissement initial plus élevé, compense son surcoût en 4 à 6 ans grâce à sa meilleure résistance thermique et sa durabilité accrue. Sa structure dense maintient ses performances plus longtemps, limitant les pertes d’efficacité à moins de 5% sur 20 ans.

Les aides financières actuelles, comme MaPrimeRénov’, peuvent couvrir jusqu’à 75% du montant des travaux d’isolation, rendant l’investissement dans des matériaux premium particulièrement attractif pour un confort optimal sur le long terme.

Laine de verre ou laine de roche

Applications recommandées selon les espaces

Isolation des murs et cloisons

Pour les murs en briques, la laine de verre s’impose naturellement grâce à sa moindre épaisseur nécessaire à performance égale. Sa souplesse facilite l’insertion entre les montants et sa légèreté simplifie la manipulation lors de la pose.

La laine de roche excelle dans les constructions en béton, où sa rigidité structurelle assure une tenue parfaite sans tassement. Un atout majeur pour les cloisons de grande hauteur, notamment dans les bâtiments tertiaires où la stabilité dimensionnelle garantit une performance durable.

Les murs de séparation entre logements bénéficient d’une approche hybride : laine de verre en partie courante pour l’isolation thermique, complétée par des panneaux de laine de roche autour des gaines techniques pour renforcer la protection incendie.

Solutions pour combles et toitures

L’isolation des combles est cruciale car 30% des déperditions thermiques d’une maison s’échappent par la toiture. La densité supérieure de la laine de roche en fait un choix privilégié pour le confort d’été, particulièrement sous les rampants exposés au soleil.

Pour une isolation optimale, chaque type de comble nécessite une approche spécifique :

  • Dans les combles perdus : la laine de verre soufflée est idéale grâce à sa légèreté, permettant une mise en œuvre rapide sans surcharger le plancher
  • Pour les combles aménagés : privilégiez la laine de verre entre chevrons pour sa facilité d’insertion
  • En zone très exposée au soleil : optez pour une double couche en combinant laine de verre et laine de roche sous chevrons
  • Dans les régions chaudes : la laine de roche s’impose pour sa meilleure résistance aux fortes températures
  • En rénovation légère : la laine de verre soufflée reste la solution la plus économique et pratique

La technique du soufflage mécanisé garantit une répartition homogène de l’isolant, essentielle pour éviter les ponts thermiques. Dans les combles aménagés, la combinaison des deux matériaux permet d’optimiser à la fois la pose et la performance thermique globale.

Impact environnemental des laines minérales

Recyclabilité et cycle de vie

Les matériaux isolants minéraux s’inscrivent dans une logique d’économie circulaire de plus en plus aboutie. La durée de vie exceptionnelle de 50 ans permet d’optimiser leur impact environnemental sur le long terme.

La laine de verre intègre aujourd’hui jusqu’à 80% de verre recyclé dans sa composition. Cette proportion ne cesse d’augmenter grâce au développement des filières de récupération spécialisées. Les chutes de chantier sont désormais collectées et réintroduites dans le cycle de production.

Un programme novateur lancé en 2024 par les principaux fabricants permet maintenant de recycler la laine de roche en fin de vie. Le matériau est broyé puis transformé en briquettes qui servent de matière première, réduisant significativement l’extraction de roches volcaniques.

Empreinte carbone de la fabrication

La fusion des matières premières à 1500°C représente 80% de l’énergie consommée dans la fabrication des laines minérales. La laine de roche nécessite 184 kWh/m³ d’énergie pour sa production, contre 250 kWh/m³ pour la laine de verre, une différence liée aux températures de fusion distinctes des matériaux.

Les émissions de CO2 racontent une autre histoire : 46 kgCO2/m² pour la laine de roche contre 9 kgCO2/m² pour la laine de verre. Cette différence s’explique par l’utilisation massive de verre recyclé dans la composition de cette dernière.

Les fabricants développent des technologies innovantes comme les fours électriques bas carbone et les liants biosourcés. Saint-Gobain a déjà réduit de 33% ses émissions depuis 2017 grâce à ces avancées, ouvrant la voie vers une production plus vertueuse.

Laine de verre ou laine de roche

Questions fréquentes

Quelle laine est la plus efficace contre les rongeurs ?

La ouate de cellulose surpasse nettement la laine de verre et la laine de roche face aux rongeurs. Sa structure s’effondre quand les rats ou souris tentent d’y creuser, les décourageant rapidement. Les laines minérales, même traitées, deviennent souvent des refuges prisés par les rongeurs qui y créent des galeries, réduisant leur performance isolante.

Comment choisir entre laine soufflée et en panneaux ?

La ouate de cellulose surpasse nettement la laine de verre et la laine de roche face aux rongeurs. Sa structure s’effondre quand les rats ou souris tentent d’y creuser, les décourageant rapidement. Les laines minérales, même traitées, deviennent souvent des refuges prisés par les rongeurs qui y créent des galeries, réduisant leur performance isolante.

Quelles précautions prendre lors de l’installation ?

La manipulation des laines minérales nécessite le port d’équipements de protection individuelle adaptés : masque anti-poussière, lunettes, gants et vêtements couvrants. Un pare-vapeur correctement posé du côté chauffé et une ventilation adéquate pendant l’installation garantissent une isolation performante et durable. L’ajout de grillages anti-rongeurs aux points d’accès renforce la protection de l’isolant.

Peut-on superposer laine de verre et laine de roche ?

La superposition de ces deux isolants est techniquement possible sous certaines conditions. Le point crucial est d’éviter tout pare-vapeur entre les couches pour permettre la migration naturelle de l’humidité. La couche supérieure doit être nue ou avec un pare-vapeur lacéré tous les 10 cm, tandis que seule la première couche peut être kraftée du côté chauffé.

Quelle laine choisir pour une isolation phonique optimale ?

Pour une isolation acoustique performante, il faut considérer la densité des matériaux. La laine de roche offre une meilleure absorption des bruits grâce à sa structure plus dense qui freine efficacement les ondes sonores. Elle réduit la transmission jusqu’à 15 décibels, surpassant la laine de verre qui atteint 4 à 10 décibels. Son installation en double couche croisée maximise ses performances phoniques.